La récupération d’eau de pluie
L’eau est une ressource abondante en Guyane, il tombe entre 3 et 4 mètres d’eau par an! Récupérer l’eau de pluie, c’est économiser l’énergie nécessaire à son traitement.
Outre l’économie qu’elle permet à court terme, l’eau de pluie est bénéfique car elle offre l’avantage d’être non calcaire. Utilisée pour le lave-linge ou lave-vaisselle, offre un pouvoir lavant supérieur, ce qui permet de diminuer les dosses et de supprimer les adoucissants inutiles.
Les consommations d’eau atteignent en moyenne 55m3 par an pour un guyanais, soit 220m3 pour un foyer de 4 personnes. Il faut avant tout économiser l’eau. Évitez de gaspiller l’eau courante, détectez les fuites d’eau et utilisez des équipements de réduction des consommations d’eau…
L’installation
Comment récupérer l’eau de pluie? Simplement en installant des gouttières au bord des toitures qui collecteront l’eau pour la stocker dans un réservoir.
Afin d’éliminer toutes les impuretés, installez un séparateur dans la descente de gouttière. Il séparera les éléments grossiers comme les feuilles ou les brindilles qui peuvent se trouver sur le toit. Choisissez un dispositif autonettoyant pour ne pas avoir d’entretien à faire.
Pour un usage non-alimentaire
Lors de la construction de la maison, vous pouvez réaliser un réseau d’eau secondaire pour la récupération d’eau de pluie. Ce réseau pourra alimenter les toilettes, les machines à laver le linge et la vaisselle et servira à l’arrosage de jardin ou même à laver votre voiture!
Un réservoir classique, pouvant contenir de 300 litres à 4m3 d’eau permettra de créer un stockage pour être utilisée ultérieurement.
Pour un usage alimentaire
Même si l’eau de pluie est naturellement de bonne qualité, sachez que la distribution d’eau potable est régie par des normes. Vous devrez impérativement installer un système de traitement de l’eau filtrant les impuretés et les bactéries qui peuvent se retrouver sur le toit.
Un prétraitement à l’aide d’une cartouche bobinée filtrera les particules solides supérieures à 5 microns. ensuite, le traitement se fera à l’aide d’une cartouche en céramique ou par un traitement au chlore.
Un réservoir agrée “contact alimentaire NF” est obligatoire pour une alimentation en eau potable.
Investissement
Vous hésitez à récupérer l’eau de pluie pour un usage alimentaire? Choisissez en fonction de l’existence de réseau, la disponibilité de votre terrain, de vos envies et de la qualité que vous recherchez…
Sans le coût des gouttières, récupérer l’eau de pluie pour un usage non alimentaire vous coûtera entre 200 et 600€. Pour un usage alimentaire, les équipements supplémentaires sont plus onéreux. Les prix varient entre 700 et 150€, toujours sans les gouttières, ni le surpresseur.
Mais le prix varient suivant la quantité d’eau que vous souhaitez récupérer.
L’éco-assainissement
L’assainissement permet de traiter nos effluent et de les rejeter en milieu naturel sans générer de pollutions des eaux.
L’assainissement écologique et durable (AED) pousse la démarche plus loin en considérant le déchet résiduel du traitement comme un ressource valorisable de par ses valeurs nutritives et fertilisantes. Ainsi, l’AED privilégiera une réduction de la pollution à la source, un dispositif de traitement au bilan énergétique le plus faible possible, une responsabilisation de l’individu et une valorisation des résidus de l’épuration la plus locale possible.
Deux solutions techniques au cœur de l’assainissement écologique : les toilettes sèches et le filtre planté de végétaux.
Les filtres plantés de végétaux
La station d’épuration reçoit, par le biais du réseau de collecte d’eaux usées, l’ensemble des eaux usées issues des logements : eaux vannes et eaux ménagères. Toutes autre source d’eaux “claires” (pluviales et de sous-sol) doit être supprimée car cela porte préjudice au bon fonctionnement du dispositif.
En tête de station, le poste de relevage “pousse” les eaux usées jusqu’à la surface du filtre de façon alternée, par bâchées. Les eaux sont filtrées. Une partie de la pollution dite particulière est retenue piégée en surface du filtre et l’autre partie, dite dissoute, est dégradée au sein même du filtre par les bactéries épuratrices et par oxydation chimique.
Les plantes assurent un rôle mécanique en empêchant le colmatage du filtre.
Au fil des années, une couche de “compost humifié” se forme à la surface du filtre. Tous les dix ou quinze ans le résidu de l’épuration est évacué et, de nature très minérale et riche en nutriments, il peut être valorisé en agriculture ou pour des espaces verts selon des procédures réglementaires bien précises.
Il s’agit d’un procédé aérobie (par ventilation naturelle) qui permet un traitement simultané à l fois des eaux usées et des boues (les résidus de l’épuration) en obtenant des performances épuratoires élevées et continues dans le temps. La technique bénéficie d’un savoir-faire local et de recherches approfondies et appliquées en Guyane depuis 10 ans. l4ouvrage est dimensionné pour répondre aux spécificités climatiques de la Guyane et reste compact (<1m²/Eqh). Il se caractérise par une conception valorisant les ressources locales (matériaux filtrants, végétaux…) et présente ainsi un intérêt à la fois écologique et économique fort. Le dispositif ne crée aucun nuisance (pas d’odeurs, pas de moustiques), s’intègre à merveille en zone urbaine et permet une autonomie absolue au niveau de l’entretien (de type jardinage) et de la gestion des boues (pas de vidange par camion, mais une récupération manuelle d’un “terreau” valorisable in situ).
Cette filiere là est règlementaire pour l’habitat groupé (Arreté du 21 juillet 2015 – obligation de résultats épuratoires). Elle requiert une ada^tation de la reglementation ou une dérogation pour l’habitat individuel car les filieres existantes agrées européennes (Arreté du 7 mars 2012 – Obligation de moyens) par filtres plantés de roseaux ne sont pas adaptéés au contexte guyanais.
Plus d’information : ETIAGE GUYANE
Les toilettes sèches
Les toilettes sèches, ou toilettes à compost, constituent une solution d’assainissement écologique car elles permettent le compostage des matières fécales, mais aussi car elles ne nécessitent pas d’eau. En effet, l’eau est remplacée par des copeaux de bois permettant le compostage et l’élimination des odeurs. il existe deux grandes catégories de toilettes sèches :
- Toilettes à compostage discontinu : très simples à la conception, ces toilettes ne nécessitent pas de travaux conséquents. un simple cabinet équipé d’un bac de récupération permet leur fonctionnement. Le bac doit alors être vidé régulièrement dans un composteur extérieur. Ce procédé a pour avantage la simplicité et la maîtrise de processus de compostage, en revanche, il nécessite la manipulation des matières et peut entraîner des risques sanitaires.
- Toilettes à compostage continu : ce type de toilettes est similaire aux toilettes à compostage discontinu dans la conception du cabinet, en revanche les matières vont directement dans le composteur. En effet, comme l’illustre le schéma ci-après, l’alimentation continue nécessite la présence d’une “cuve” de récupération des matières. En fonction de la nature du sol, celle-ci peut être creusée, afin d’avoir les toilettes au niveau du sol, ou maçonnée à la surface, les toilettes seront alors surélevées. L’important dans ce procédé étant d’empêcher les eaux extérieures (eau de pluie, eaux de sous-sol) de rentrer dans le composteur afin de ne pas polluer les sols et de contrôler le processus. Ce type de toilettes permet de ne pas manipuler les matières avant compostage, elles ne sont évacuées qu’un fois le compostage effectué. En revanche, elles nécessitent deux “cuves” de compostage afin d’y effectuer une alternance le temps que le processus s’effectue.
Dans les deux cas, la matière compostée peut alors être utilisée comme amendement pour les sols. Tout comme le filtre planté de végétaux, par précaution, l’utilisation de ce compost ne doit pas être en contact avec les aliments. Il est donc conseillé pour les arbres fruitiers par exemple.
Si vous souhaitez mettre en place des toilettes sèches, vous pouvez contacter l‘Office de l’Eau de Guyane, susceptible de vous aider à leur financement.